Chroniques photographiques Stéphanoises
par Blaise Tandeau de Marsac         
 

 

Supprimer un élément indésirable sur une photographie

31/12/10

Qui n’a pas été enthousiasmé face à un paysage magnifique, une architecture majestueuse… ? Vous vous empressez donc de sortir votre APN afin d’immortaliser la scène, et là catastrophe : Un fil électrique, un panneau publicitaire, une voiture, va gâcher votre photographie.

Car si l’œil est sélectif et ne choisit de voir un paysage que sous son aspect général, en occultant les évènements indésirables, la photographie donne un cadre, limite les bords, et donne donc par la même occasion une importance à chaque détail. Le panneau publicitaire, devant une façade était facilement occulté par l’œil, mais une fois sur la photo, il donne un coté désagréable à la composition. Il fait perdre tout son charme à la façade magnifique qui se trouvait devant vos yeux.

L’aspect majestueux que vous avez ressenti au premier abord, perd toute sa superbe sur votre cliché.

Comment remédier à ce problème, que l’on rencontre constamment ?

 

La première méthode consiste à cacher, faire sortir du cadre, l’élément disgracieux, au moment de la prise de vue.

Plusieurs méthodes :

- Si l’élément se trouve en périphérie, un déplacement léger devrait pouvoir palier au problème, un pas à droite ou à gauche, un déplacement de l’objectif… Ces solutions peuvent paraître logiques, mais elles ne sont malheureusement pas toujours mise en œuvre par les photographes amateurs, qui une fois l’APN sorti du sac, ne se déplace que très peu pour trouver le meilleur angle de vue pour aborder le sujet photographié.

On peut aussi s’accroupir, voir se coucher au sol, afin de faire disparaître un ensemble d’éléments, derrière un bosquet ou un parterre de fleurs, par exemple. Prenons comme exemple un beau château fort. En parfait état, il pourrait nous faire croire que nous somme encore à l’époque médiévale, et qu’un chevalier va sortir du pont levis ! Seulement les touristes et les voitures garées sur le parking devant le château, nous remettent rapidement les pieds sur terre. Une photo prise de l’ensemble du château sera banale, une simple photo souvenir de vacances. Elle perdra tout son coté féerique que l’on avait ressenti devant ce château. Comment faire ?

La meilleure solution, c’est de trouver un bosquet, un talus, ou tout autre élément naturel, et de s’accroupir derrière, afin de cacher l’époque moderne derrière le bosquet. La technique est simple et particulièrement efficace ! Comment pensez vous qu’ils font pour faire des cartes postales ?

Par contre si l’élément, est un poteau ou un câble électrique, comment faire ? Le cacher par la méthode du bosquet, reviendrait à cacher l’ensemble du paysage, puisque les fils électriques se trouvent généralement en hauteur. Il faut donc trouver autre chose.

 

Une deuxième méthode lors de la prise de vue est possible : intégrer l’élément dans la composition, s’en servir afin de guider le regard. Certes cette solution est rarement valable et difficilement envisageable dans de nombreux cas, mais pour les optimistes, en recherche constante d’une composition originale, cela peut être une solution.

Pourquoi ne pas se servir d’un fil électrique, d’un alignement de pylônes ou de poteaux, d’une clôture, d’une route, afin de faciliter la lecture de la photo en guidant le regard du lecteur vers les éléments importants. Quoi de mieux qu’une lecture guidé, simple et rapide ?

 

Enfin si ses deux solutions ne correspondent pas à votre situation ou à vos attentes, il reste toutefois un outil redoutable en post-production : la retouche.

Pour cela il faut néanmoins se préparer par une prise de vue adaptée, qui prend en compte les défaillances des logiciels de retouches, les limites de ceux-ci. Afin de limiter le temps passé à retoucher la photo, tout en maximisant le résultat (en rendant la retouche invisible).

A la prise de vue, il faut faire en sorte de placer l’élément indésirable sur une zone la plus homogène possible. Moins la zone présente des irrégularités, des motifs, des variations de textures, plus la retouche sera simple, rapide, et invisible.

Difficile de faire disparaître de façon rapide et efficace, un fil électrique qui traverse les branches d’un arbre en hiver (sans feuille), le passage du fil dans les branches nues, devant le ciel créé une texture difficile à reproduire, et surtout le raccordement entre les branches devra être fait de façon manuelle pour chaque branche, ce qui est long et fastidieux pour obtenir un résultat correcte.

Idem pour un élément que l’on souhaite faire disparaître se situant devant une affiche ou un tableau, sujet principal de notre photo. Pour réussir la photo il faudrait pouvoir recréer la texture derrière l’élément à supprimer. Et comme nous ne somme pas tous Picasso, le résultat peut rapidement devenir catastrophique !

 

Il faut donc faire en sorte que l’élément à supprimer se trouve dans une zone uniforme ne présentant que très peu de détails, comme du ciel, un mur en béton…

Cela n’est pas toujours possible, il faut donc limiter la casse. Si un mélange de texture, une démarcation est inévitable, il faut faire en sorte que cette limite, cette démarcation soit la plus nette possible, et que l’on ai une démarcation similaire dans l’image, afin de recréer la texture de la démarcation, présente derrière l’élément gênant, de manière la plus simple : un simple copier coller.

 

Voici les outils que nous allons utiliser pour notre retouche :

Le tampon de duplication (pictogramme en forme de tampon sous photoshop): Agit comme un simple copier coller d’une partie de l’image. On sélectionne la partie à reproduire, et ensuite on la colle sur l’élément à faire disparaître. L’avantage c’est que cet outil permet de recréer de la texture, mais l’inconvénient, c’est que la texture est identique, et que le raccord n’est pas toujours discret (différence de luminosité…)

Le correcteur de tons directs : Est un outil très intéressant, c’est un copier coller mais qui prend en compte la zone de destination, pour que l’intégration et le raccord soit invisible. Il utilise la texture copiée et l’adapte à l’environnement dans laquelle il va l’intégrer. Cet outil est très utile quand la zone est homogène, il rencontre par contre des grosses difficultés si les zones copiées et collées sont riche en texture, contraste…

 

Comment je réalise une retouche simple, pour faire disparaître un élément non désiré :

J’utilise en premier lieu le tampon de duplication, afin de recréer de la texture, faire des raccords corrects, etc…

Puis j’utilise le correcteur de tons directs, afin de lisser les démarcations engendrées par un simple copier coller. Je l’utilise en utilisant des textures identiques entre le copier et le coller : si je retouche un objet dans le ciel, je sélectionne du ciel pour que la texture que je désire lisser, soit lissée comme du ciel, avec la même texture. Idem pour de l’herbe.

Et voilà c’est déjà fini ! La retouche est difficilement détectable.


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